Ousmane Gueye |
Il est fort à parier, après tant
d’années passées en votre si fidèle compagnie, qu’annoncer brusquement mon
départ du Journal Le Campus serait quelque peu discourtois.
Voilà qui a fait longuement danser mes doigts avant de me résoudre, malgré moi,
à écrire. Écrire, puiser entre mille idées qui me triturent le cerveau, pour
vous dire que je – m’en – vais.
J’en suis d’autant plus embarrassé que
voilà déjà quatre ans depuis que j’ai pris gout à nos belles habitudes du
mercredi. Je n’en avais jamais voulu rater une parce qu’elles étaient toutes
passionnantes. Vos critiques, naturellement aussi, très chers lecteurs.
Pendant toutes ces dernières années,
j’ai énormément appris grâce à votre attention qui n’a jamais chuté, du reste,
au fil des semaines. Aussi, voudrais-je vous dire toute ma gratitude pour cette
expérience unique qui a commencé avec la chronique « Imperturbables ambianceurs !».
C’est vrai qu’au début, l’idée d’une réflexion hebdomadaire par un petit
rédacteur ne trouvait point grâce aux yeux de bon nombre de
« confrères ». Ma proposition d’animer cette chronique ne plaisait
manifestement que peu en effet. M. Ibrahima DEH, autrefois directeur de
publication de votre Journal l’avait, quant à lui, bien reçue. La première
chronique l’avait manifestement emballé et l’exercice hebdomadaire ne se sera
arrêté qu’à ces moments où vous êtes en train de lire ces terribles lignes.
Ce rendez-vous que j’ai tant aimé avec
vous très chers lecteurs n’avait qu’une et une seule visée : décrypter
l’actualité hebdomadaire à l’UGB. Parce que je suis convaincu que l’Université
est le cadre idéal de la réflexion, toute action allant dans ce sens ne peut
faire que l’honorer. Nous revendiquant de ce milieu, nous ne saurions donc
accepter pour vrai, à la suite de Descartes, que ce que nous aurons fini
d’éprouver, d’interroger pour nous en assurer l’évidence. C’est-à-dire nous
assurer qu’un malin génie n’est pas en train de tirer les ficelles et nous
masquer la vraie nature des choses. Comprendre l’actualité universitaire, se donner
les moyens intellectuels de pouvoir en analysant les faits, en saisir les
enjeux, tel a été le défi de cette chronique.
A bien des moments, je n’ai pas eu les
mots tendres pour certains acteurs de l’actualité sanarienne, je le reconnais.
Non pas parce que je leur en voulais personnellement, mais plutôt parce que
j’estimais avoir le droit de dire ce que je pensais (pense) d’eux touchant
l’Université qui est un espace appartenant à nous tous. A cela, il faut ajouter
le fait que la culture du laisser-aller se concrétise de plus en plus à Sanar.
J’ai une fois pointé le phénomène du plagiat chez certains enseignants doublé
de leur effronterie à fouler au pied les règles les plus élémentaires de la
morale. Mais un tel extrémismen’est pas l’apanage de ces derniers
car de plus en plus des particularismes religieux préoccupants toisent mon
attention. Signe des temps peut être, le tapage gagne aussi du terrain à Sanar,
comme forme perverse de nivellement par le bas. Ce ravalement à ce stade si
pitoyable ne m’agrée guère car j’ai toujours voulu croire que l’esprit critique
a encore sa place au sein de cette Université, que la primauté – et non la
tyrannie- de la raison y est toujours d’actualité…
Loin de ces récriminations, pour en
revenir à ce que je disais, je – m’en – vais. Je n’ai pas demandé l’avis de qui
que ce soit par crainte d’être influencé. C’est peut-être égoïste de ma part,
mais par ce geste, je voulais juste mieux m’égarer, donner libre cours à mes
fantaisies, n’écouter que la douce voix de ma conscience, marcher à pas feutrés
mais résolus dans le silence nocturne de mes rêves, me diriger à grandes
enjambées vers une destination que vous connaitrez bientôt inchAllah.
Le dernier mercredi de l’éternel
insoumis que j’ai toujours été et que je demeurerai ? Non certainement
très chers lecteurs ! Parce que je n’ai connu que l’écriture et la presse
tout au début de mes jeunes années. Parce que je n’ai jamais voulu faire autre
chose qu’écrire et dire ce que je pense, je ne saurais donc y renoncer.
Peut-être que le prochain rendez-vous que je vous proposerai ne sera plus le
même, mais en tout état de cause, on se retrouvera inchAllah. Voici l’adresse
de mon blog Le Gandiol en un CliC, http://ousmanegueye.mondoblog.org et celle de ma page facebookhttp://www.facebook.com/ousmaane. Et mon adresse électronique ousmaane@yahoo.fr
Une fois de plus, toute ma gratitude.
Merci infiniment de votre fidélité
Très bonnes vacances et à très bientôt
pour un autre rendez-vous !
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