Source: Leral.net |
Par cette interrogation provocante, quand bien même
sensée, nous voulons argumenter en faveur d’une ressemblance quasi à la lettre
entre Radio France Internationale et la Radio Future Médias sise à l’immeuble
Elimane Ndour, au cœur de la Médina, à Dakar, au Sénégal. Dire que les deux
radios se ressemblent parfaitement est caricatural assurément. Rfi jugée à
l’aune de sa trajectoire, de ses 44 millions d’auditeurs, de ses 400
journalistes et 300 correspondants dans le monde, de la mobilité incessante de
ses employés et d’énormes moyens mis à leur disposition, n’est pas l’égale de
la RFM. Rassurez-vous : la polémique n’aura jamais lieu et les auditeurs
des deux n’y pensent même pas, tant on y voit très clair.
Forte de 20 langues, écoutée
de Dakar à Mogadiscio, du Caire au Cap, la Radio France Internationale a marqué
bien des générations. Qui n’a t- elle pas séduit d’ailleurs et partant, réduit
à s’en résigner? J’ai entendu quelques voix tâchant de s’élever péniblement au
dessus de l’évidence, pour s’insurger contre le fait que la Radio mondiale
prolonge les frontières de la France jusqu’aux confins du monde. C’est de bonne
guerre, dirai- je ! Ce n’est pas juste pour faire forte impression que RFI
est financée par le ministère des affaires étrangères français, pour autant que
je sache. A ces raisons manifestes de servir une actu en continu à l’image de
France 24, s’ajoutent à mon humble avis, des raisons latentes d’exporter la
France partout dans le monde.
C’est tellement affiché que ces motivations
latentes sont élevées au rang de motivations officielles, affirmées avec force
pour ne souffrir aucune mésinterprétation, cette violence faite à la vraie
nature des choses. Si on pouvait parler de « raisons latentes »,
officieuses auparavant, ce n’est plus le cas maintenant depuis que l’ex
Président Nicolas Sarkozy avait montré la volonté de réunir RFI, TV5 et France
24 en une holding, afin d’arrêter les vagues déferlantes de la toute-puissance d’une Al Jazeera (c’est
sous-entendu) qui arrose la Planète. Personne ne peut s’indigner de cette idée,
du moins pourquoi s’en indigner et à quelle fin ? Quelle serait la
pertinence de cette éventualité ?
Néanmoins, il restera au Président Sarkozy de s’arranger pour le
contrôle de TV5 car la Chaine n’est pas française mais francophone, du moins
c’est ce que je suis sensé comprendre.
Toutefois, on ne peut pas reprocher à la France, qui a déployé
un grand arsenal de moyens et de finances, d’aller à la contre offensive des
autres médias. C’est son droit le plus absolu et je ferais la même chose si
j’étais à sa place. Je discutais il y a quelques années avec un ami à la VOA
(Voice Of America) qui me disait ouvertement que RFI est leur concurrente,
l’une sinon, la seule sérieuse. C’est normal. Depuis quand la concurrence est
t- elle devenue un crime ; elle est à mille lieues d’être vue ainsi
puisque caracolant presque à la tête des vertus sur le marché capitaliste et
pas seulement. Si on veut encore maintenir une dent contre la RFI pour sa soif
d’audience mondiale, que devra t- on donc dire de la VOA, elle dont
l’appellation traduit, non implicitement, mais très explicitement sa raison
d’être ? S’il est un débat à dépasser, car d’un autre temps, c’est bien
celui-là. Le nourrir, c’est s’entourant de ridicule, c’est ridiculiser son
entourage.
Je n’entends pas donner à mes propos des allures de polémique ou
des allures de violence verbale ou encore des allures d’une rare impudence.
Loin de là. Ce que je veux dire, c’est que, pour moi, ce débat ne doit pas se
poser du tout.
J’ai la faiblesse de penser que RFI n’est pas regardée comme une
concurrente par la RFM. Ça n’aurait pas de sens pour moi. Il ya un rapport
disproportionné entre les deux. Christophe Champin, ancien correspondant de
Radio France Internationale au Sénégal m’a une fois fait savoir, lors d’une
rencontre dans un restaurant à Ouakam qu’il regardait d’un bon œil la RFM pour
ses informations.
Revenant de cette digression dont j’ai voulu qu’elle éclaire un
certain nombre de choses sur la RFI vue de l’extérieur, je veux vous dire
maintenant, dans les lignes qui suivent, qu’est ce que j’entends par
« ressemblance » entre les deux radios.
Les affinités dont je vous parle se situent dans les magasines
surtout. En effet, quand Ivan Amar fait ses « mots de l’actualité »,
la RFM a son « Parler français ». Quand Juane Gomez reçoit ses
« Appels sur l’actualité », la RFM propose « Points de
vue ».
Et dans le jingle de cette dernière partie, on entend la
séduisante voix de Mamadou Ibra Kane, vedette du midi, résonner :
« Bonjour et bienvenue sur cette année d’ RFM ». Cela me rappelle
Juane Gomez dont on annonce la « libre antenne » les jeudi soir
et où on entend Juane parlait aux auditeurs.
Ah Afrique midi sur RFI, l’actualité dans toutes ses dimensions,
60 minutes en direct ! Laurent Sadoux a sa réplique à la RFM :
Mamadou Ibra Kane s’installe et annonce à midi, « le grand journal ».
El Hadj Assane Gueye rentre au studio Eva Mbaye, du nom de leur regrettée
collaboratrice, à 13heures et annonce la météo, je pense, à la fin du journal
en Wolof. Dans les 60 minutes de l’actualité dans toutes ses dimensions,
Laurent Sadoux affectionne manifestement, la Carte météo où il martèle les
capitales africaines : Dakar, N’Djamena, Conakry, Ouagadougou…
C’est ce que je trouve de très merveilleux à la RFM, avec de
surcroit, des journalistes chevronnés et rompus à la tâche. Ce que je ne
saurais taire surtout, c’est ma joie d’écouter l’actualité internationale
détaillée avec, à l’appui, des éléments sonores, des interviews, des envoyés
spéciaux, des correspondants en direct.
On a ainsi un continu original au lieu de traiter de la même
actu, en boucle. Ce qui n’a pas aussi échappé à mon attention, c’est que la RFM
traite de sujets pas forcément à la Une dans les autres journaux.
La RFM est bien partie. Accompagnons là de nos encouragements et
de nos vœux de succès !
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